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Nos communiqués

06/04/23

Outrage sexiste 2023

L'article 621-1 du Code Pénal inscrit l'outrage sexiste dans la loi depuis 2019. Il s'agit "d'imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante".

Notre premier avis sur cette loi est disponible dans nos communiqués, sur notre site internet. Mais nous allons parler ici de la modification apportée par un nouveau projet de loi.

Jusqu’ici, c’était une contravention de 4ème classe, avec une augmentation en 5ème classe en cas d’une circonstance aggravante, à savoir un outrage sexiste commis :

  • Par une personne qui abuse de son autorité ;
  • Sur un mineur de quinze ans ;
  • Sur une personne particulièrement vulnérable ou dépendante ;
  • Par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice ;
  • Dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ;
  • En raison de l’orientation sexuelle, vraie ou supposée, de la victime.

Le projet de Loi d’Orientation et de Programmation du Ministère de l’Intérieur (LOPMI) a proposé de transformer cette infraction, en cas de circonstance aggravante, en délit. Il s’agira également d’un délit lorsqu’il y aura récidive.

 

Stop Harcèlement de rue a été entendue en octobre par le Sénat puis par l’Assemblée Nationale sur ces questions. Nous avons alerté sur trois points :

  • Les dérives, déjà observées, de l’utilisation de la répression, en lien avec les violences policières et la concentration des unités de police sur les personnes racisées, notamment les hommes noirs ;
  • L’utilisation de l’outrage sexiste pour requalifier abusivement des agressions sexuelles ;
  • Le manque d’inclusivité de cette infraction, qui omet les autres victimes de harcèlement de rue.

Nous avons également réclamé plusieurs éléments, au regard de l’existence quoi qu’il en soit de cette infraction :

  • Une meilleure formation des OPJ et autres unités aptes à accueillir les victimes, et un meilleur accompagnement des victimes ;
  • L’accompagnement de ces mesures répressives par de l’éducation et de réels moyens, humains comme financiers, pour la sensibilisation au sujet du harcèlement de rue ;
  • L’ajout de la mention d’identité de genre aux circonstances aggravantes de l’outrage sexiste, qui ne parlait que de l’orientation sexuelle.

La demande d’ajout de la mention d’identité de genre a été adoptée et nous nous en réjouissons ! Les personnes transgenres sont en effet particulièrement concernées par le harcèlement de rue, et n’étaient jusqu’alors pas prises en compte dans cette loi.

En revanche, nos autres propositions sont restées sans réponse, malgré des échanges riches lors des commissions. La Fondation des femmes avait également proposé d’ajouter, à la circonstance aggravante “dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs”, les véhicules de transport individuels avec chauffeur (VTC), demande que nous avons soutenue ; cela n’a pas abouti.

 

Les autres changements adoptés sont les suivants :

  • L’outrage sexiste réalisé avec des circonstances aggravantes devient un délit et non plus une infraction, et l’amende augmente donc.
  • Une nouvelle circonstance aggravante : si les faits sont commis en état de récidive légale par une personne déjà condamnée pour la contravention d’outrage sexiste.
  • La possibilité d’appliquer au délit d’outrage sexiste aggravé le mécanisme de l’amende forfaitaire délictuelle, comme déjà existant sur l’infraction d’outrage sexiste “simple”.

 

Bien que nous nous réjouissions de certaines avancées, nous continuons à regretter une approche purement répressive de la lutte contre le harcèlement de rue, et à réclamer une meilleure éducation et sensibilisation.

 

Pour plus d’informations :

21/09/22

La lutte contre le harcèlement de rue n'est pas à vendre

Depuis plusieurs années, la multiplication des applications pour agir face au harcèlement de rue prouve que la question prend de l’ampleur et de l’importance aux yeux de la société. Pourtant, de la perte d’efficacité, au renforcement des stéréotypes, jusqu’à la récupération politique et marketing sur le dos de la cause, nous passons en revue les problématiques qui émergent ainsi.

Depuis plusieurs années, des applications apparaissent pour agir face au harcèlement de rue. Elles sont généralement basées sur un système de géolocalisation ayant comme objectif de lancer des alertes pour prévenir des utilisateurs-ices et des proches. Ces technologies sont utiles. Elles  rassurent les victimes et favorisent une idée de solidarité et de sécurité. Certains dispositifs permettent aussi d’appeler les secours, de recenser des ”safe place” partenaires et d’organiser du co-piétonnage. Il en existe maintenant plus d’une quinzaine et de nouvelles sortent régulièrement sur le marché.  La possibilité d’avoir des personnes à proximité pour intervenir dans une situation de danger et celle de pouvoir envoyer une localisation à des proches, grâce à une application est une avancée importante dans la lutte contre le harcèlement de rue.
 
D’un autre côté, les travaux scolaires visant à mettre en place des actions de sensibilisation au harcèlement de rue se multiplient eux aussi. Ils prennent la forme d’associations, de relais de témoignages ou encore de réseaux de co-piétonnage. En tout, plusieurs dizaines de projets existent rien qu’en France, certains très éphémères et d’autres plus pérennes.
 

La multiplication de ces dispositifs prouve que la question du harcèlement de rue prend de l’ampleur et de l’importance aux yeux de la société et cette prise de conscience est nécessaire afin que plus aucune situation de harcèlement n’ait lieu.Pourtant, de la perte d’efficacité, au renforcement des stéréotypes et à l’invisibilisation des publics concernés, jusqu’à la récupération politique et marketing sur le dos de la cause, nous passons en revue les problématiques qui émergent ainsi.

 

Un nombre important d’applications à l’origine d’une dispersion des ressources et effectifs

 

Un des principaux problèmes est que le nombre grandissant de ces dispositifs divise le nombre d’individus prêts à intervenir en cas de besoin. Personne n’installe une dizaine d’applications et est actif·ve sur l’ensemble d’entre elles pour aider ou demander de l’aide.

Les créateur·ices·s, toujours en recherche de plus d’innovation, divisent les ressources utiles pour lutter contre le harcèlement de rue, alors que le plus efficace serait de créer un outil unique et complet.

Les différents groupes de safe-walk tombent dans le même écueil. S’ils partent souvent d’une bonne intention, leur nombre important et le manque de communication entre les différentes organisations sont à l’origine d’une division des forces.

 

Une vision unique et réductrice du harcèlement de rue

 

L’immense majorité de ces initiatives traite seulement des comportements sexistes, s’adressant donc uniquement aux femmes.

Cependant, le harcèlement de rue est également raciste, homophobe, transphobe, grossophobe, putophobe, validiste. Le harcèlement de rue est subi par l’ensemble des personnes minorisées. Celles-ci connaissent l’anxiété quotidienne, les micro-agressions régulières, les injures, les commentaires, le sentiment constant qu’aucune opportunité de s’exprimer dans les espaces publics ne leur est laissée.

Pourtant, elles ne sont pas prises en compte dans les dispositifs mis en place par les applications et les projets scolaires. A titre d’exemple, les personnes transgenres sont particulièrement concernées par le harcèlement de rue. Elles subissent en effet des violences transphobes, parfois combinées à de l’homophobie ou à du sexisme pour certaines d’entre elles. Cependant, les applications ne permettent pas d’inclure ces personnes, comme les propositions de co-piétonnage ‘’uniquement pour les femmes’’ qui vérifient les cartes d’identités (pas toujours à jour pour les femmes transgenres), ou encore les questionnaires binaires demandant si l’on est un homme ou une femme (quid des personnes non-binaires ?). 

Quelle est alors l’aide apportée aux victimes qui font partie des minorités de genre ? Comment valoriser leur parole si les dispositifs mis en place pour les aider les invisibilisent ?

 

Le renforcement des préjugés racistes et classistes

 

En insistant sur certaines zones, considérées plus dangereuses ou propices au harcèlement de rue, certains projets renforcent des préjugés et stigmates autour de celui-ci et de ses auteurs supposés.

La géolocalisation peut être un outil utile pour envoyer des alertes précises sur le lieu de l’agression. Cependant, certains projets proposent une cartographie de « zones à risque », majoritairement situées dans les banlieues. Ce genre d’actions nourrit le préjugé selon lequel le harcèlement serait uniquement le fait d’hommes racisés venant de quartiers populaires.

Une fois de plus, cette vision est très réductrice et éloignée de la réalité. Le harcèlement de rue a lieu partout, dans les quartiers résidentiels neufs comme dans les banlieues. Le profil type du harceleur de rue n’existe pas. Ces cartes figurant des zones à risques situées uniquement dans des quartiers populaires véhiculent des préjugés racistes et classistes et qui ne montrent qu’une partie de la réalité. Aucune classe sociale ni aucun lieu de résidence n’immunise au harcèlement de rue, ni ne le favorise.

 

Les outils de lutte contre le harcèlement de rue, réappropriés par les dominants, à leur profit.

 

De nombreux projets scolaires re-créent, sous des noms différents, des initiatives qui reprennent le principe du projet Angela, lancé par des militantes féministes. Au lieu de de reprendre ce dispositif en multipliant les effectifs et partenaires, en conjuguant les forces et compétences des différents collectifs, des dizaines de dispositifs homologues sont créés chaque année, divisant ainsi ce qui sépare les ressources et les personnes prêtes à agir.

Il est effectivement plus aisé de mettre en place des idées déjà pensées par d’autres, de se vanter d’une réalisation déjà mâchée, de récupérer des luttes qui sont, historiquement, factuellement, militantes et féministes. Un travail mené par des bénévoles, ni rémunéré·e·s ni crédité·e·s pour leurs recherches, est réapproprié sans gêne par certain·e·s pour bénéficier de l’éclairage porté sur la question du harcèlement de rue sous forme d’applaudissement, de mentions très bien ou même d’argent.

Face au constat de la multiplication des applications, une solution logique serait de regrouper l’ensemble de ces projets similaires en un seul qui prendrait plus d’ampleur. Cette solution de bon sens se heurte aux intérêts, aux désirs de crédits et de visibilité à l’origine de la mise en place de ces applications. La question des rendements remplace alors celle de l’efficacité.

En effet, certaines plateformes et certains projets sont à but lucratif, et existent uniquement pour cette raison. Elles sont même parfois créées par des hommes cisgenres, hétéros et blancs, qui ne sont pas concernés par le problème. Encore une fois, les moyens militants sont détournés par des personnes, parfois non concernées fragilisant la lutte plutôt que de la renforcer. Dans ce cadre, il est possible de questionner les intentions sous-jacentes à la mise en place de ces applications et de ces travaux scolaires. Le but est-il vraiment de participer à un effort collectif visant à mettre fin au harcèlement de rue et aider les victimes, ou alors est-il de tirer des profits de cette cause ? 

La lutte contre le harcèlement de rue n’est pas un business, ni un exercice scolaire. C’est une réalité et pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée, elle a besoin de moyens et d’effectifs, pas de division, ni de communication qui désinforme.


Alors, comment mettre ces projets au service de la lutte contre le harcèlement de rue ?

 

Nous nous réjouissons du nombre de personnes et de structures qui participent à la lutte contre le harcèlement de rue, les discriminations, les violences et la haine. Toute cette énergie, si elle était mise en commun, mettrait définitivement terme au harcèlement de rue.

Les projets qui naissent, les technologies qui se mettent au service de la lutte, et l’augmentation des effectifs prêts à aider sont une force. Cependant, il faut faire attention à ne pas causer plus de tort que de bien. Regardons autour de nous, renseignons-nous sur les travaux déjà mis en place et la façon de s’y investir pour les aider, renforcer leur nombre, et y apporter nos idées.

Plus nous lutterons ensemble, plus nous serons efficaces.

Si vous voulez participer au combat face au harcèlement de rue, aidez-nous. Travaillons ensemble, avec l’aide des différentes personnes concernées, par nous, pour nous, avec nous. Nous devons rassembler nos forces.
Venez renforcer nos rangs. Demandez-nous comment nous soutenir. Si votre idée est similaire à un projet déjà mis en place par un autre collectif, enrichissez-le avec vos innovations et compétences.

Portez notre parole. Ne prenez pas la place des publics concernés dans la lutte. 

En conjuguant nos forces et en travaillant ensemble, l’impact sur le harcèlement de rue sera conséquent, et la peur changera de camp.

11/03/22

Présidentielles 2022

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle 2022, nous souhaitons interpeller les candidat·e·s pour qu’iels s’engagent à mener une politique d’éducation de grande envergure contre les violences masculines et les inégalités de genre.

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle 2022, nous souhaitons interpeller les candidat·e·s pour qu’iels s’engagent à mener une politique d’éducation de grande envergure contre les violences masculines et les inégalités de genre.

 

Les violences masculines : nommons les maux que nous combattons

Parce que les hommes «représentent 83 % des 2 millions d’auteurs d’infractions pénales traitées annuellement par les parquets et 90 % des condamnés par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtres, 99 % des auteurs de viols», parce que ces violences ne touchent pas que les femmes, ainsi nous ne souhaitons plus parler de “violences faites aux femmes” mais de violences masculines.
 

Le juridique et sécuritaire ne suffisent pas : l’exemple de l’outrage sexiste

Le problème du harcèlement de rue, contre lequel nous luttons, est un excellent prisme pour aborder le sujet de l’inefficacité du “tout juridique”, du “tout carcéral”.

Si dans sa symbolique la loi du 3 août 2018 créant l’infraction d’outrage sexiste est un pas en avant dans la reconnaissance du harcèlement dans l’espace public, depuis 4 ans rien n’a changé.

 

L’Éducation est notre meilleure chance

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a produit en 2021 un rapport stratégique donnant des clés sur les méthodes de lutte contre les violences masculines et indiquant que « le plus efficace des boucliers est l’éducation »

Nous demandons donc que les candidat·e·s s’engagent à intégrer dans leurs budgets, de manière précise et chiffrée, leur enveloppe pour une politique d’éducation d’envergure. 

Notre campagne 

Nous n’appelons pas à voter pour un·e candidat·e, nous souhaitons attirer l’attention sur leur manière d’envisager la lutte contre les violences masculines et les inégalités de genre.

Il nous est difficile de faire confiance en Madame Arthaud, Monsieur Dupont-Aignan, Monsieur Lassalle, Madame Le Pen, Monsieur Macron, Madame Pécresse, Monsieur Zemmour. #OnNestPasDesBuses


Si leurs programmes abordent effectivement les thématiques d’égalité entre les femmes et les hommes, nous sommes en droit de douter de la démarche des autres candidat·e·s, Madame Hidalgo, Monsieur Jadot, Monsieur Mélenchon, Monsieur Poutou et Monsieur Roussel. #Quelbudgetpourl’égalité?

23/05/20

Dispositifs contre les violences sexistes et sexuelles

Dans son interview du 21 mai sur France inter, la secrétaire d’État à l’Égalité Marlène Schiappa a présenté une série de mesures pour lutter contre les agressions sexuelles et le harcèlement de rue.

Dans son interview du 21 mai sur France inter, la secrétaire d’État à l’Égalité Marlène Schiappa a présenté une série de mesures pour lutter contre les agressions sexuelles et le harcèlement de rue.

Une hausse des agressions sexuelles et du harcèlement de rue

La période du confinement a malheureusement été accompagnée d’une hausse des violences conjugales et agression sexuelles, comme nous l’avions pressenti :  il y a eu 5 fois plus de signalements et 36 % de plaintes en plus.

Une hausse du harcèlement de rue a également été observée depuis le début du confinement. Notre appel à témoignage “Confinement et harcèlement de rue” montre un sentiment d’insécurité de jour comme de nuit, accentué par l’absence de témoins ou de lieux où se réfugier. Ceci permet aux agresseurs d’agir en toute impunité.

Alors qu’un tel contexte requiert un comportement exemplaire des forces de l’ordre, les victimes voient leur dépôt de plainte refusé par certains commissariats. Il est inconcevable qu’aujourd’hui en 2020 des plaintes pour outrage sexiste ou pour agression sexuelle soient refusées ! L’association Stop harcèlement de rue demande, de nouveau, à ce que soit mis en place des formations pour sensibiliser les forces de l’ordre à l’accueil des victimes. Cette formation doit non seulement porter sur le dépôt de plainte, mais aussi sur le suivi des enquêtes, le recueil de preuves…

Aujourd’hui nous n’avons aucune information sur l’existence et le suivi de ces formations. Ont-elles lieu ? Quand ? Sur combien d’heures ? Avec quel contenu ? Par quel organisme sont-elles réalisées ?

Par ailleurs, nous notons que ces formes de violences dans la rue se sont déplacées vers les réseaux sociaux, menaçant un autre espace public : le cyberharcèlement a en effet augmenté de 20 %.

Ces constatations nous prouvent que le harcèlement de rue s’inscrit dans une culture du viol profondément ancrée dans notre société, au point qu’un fonctionnement au ralenti du pays ne permet pas de freiner ces violences. Au contraire, la haine et le mépris semblent constituer des passe-temps.

Nous saluons les actions du gouvernement et des associations qui ont permis d’aider et soutenir les victimes, notamment via les numéros de soutien psychologique, la mise en place des points de contacts, la mise à disposition de logement d’urgences… 

 

La crainte de solutions de fortune

Dans son interview du 21 mai la secrétaire d’État à l’Égalité Marlène Schiappa présente une série de mesures pour lutter contre le harcèlement de rue. Parmi celles-ci, le développement des arrêts de bus à la demande, du dispositif “Angela” (qui permet aux femmes de demander de l’aide dans des commerces en cas de problème) et une formation des chauffeurs VTC aux violences sexistes.

Néanmoins, nous regrettons que les associations n’aient pas été consultées avant d’annoncer et de mettre en place ces mesures. En effet, nous n’avons pas connaissance d’associations faisant partie du groupe de travail mis en place par Marlène Schiappa pour réfléchir à l’après-confinement. 

Concernant l’arrêt à la demande, qui déjà été testé dans certaines villes, notre expérience nous a enseigné que ce type de dispositif doit être accompagné d’une formation auprès des chauffeurs.ses afin qu’iels soient en mesure de déceler les situations de harcèlement.

Le dispositif Angela a quant à lui fait ses preuves, notamment à Tours, où l’antenne locale de Stop Harcèlement de Rue travaille sur ce sujet depuis un an.

Enfin, Stop Harcèlement de Rue salue l’initiative de l’intégration d’un module de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l’examen pour devenir chauffeur VTC. Nous travaillons en partenariat avec Uber France et l’association Handsaway sur des modules de formations sur le sexisme auprès de leurs agents en centre d’appel et bientôt des chauffeur.ses mais il nous paraît évident que cette sensibilisation doit se faire au moment de l’attribution de la licence d’exercice comme pré-requis et en formation continue, et une fois encore seul l’État peut l’imposer.

Tous ces dispositifs nécessitent des formations à l’accueil de la parole des victimes, aux procédures existantes (numéro d’urgences, soutien psychologique, etc). Ils exigent également une connaissance du tissu associatif afin que les associations féministes présentes partout sur le territoire puissent participer et communiquer sur ces dispositifs. Nous attendons du gouvernement qu’il organise de telles formations et qu’il travaille main dans la main avec les militant.es.

Même si nous accueillons favorablement les mesures annoncées, celles-ci se focalisent, encore et toujours, sur les victimes. Il serait de la responsabilité de la victime de se sauver, d’aller chercher de l’aide. Aucun dispositif ne se préoccupe des auteurs. La source du problème est pourtant l’impunité des agresseurs. Les pouvoirs publics doivent se demander : comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi est-ce qu’une femme ne peut occuper l’espace public de la même manière qu’un homme ?

La culture de la femme-objet, l’espace public aménagé par et pour les hommes sont autant de réponses à explorer. L’éducation est la clé du changement des mentalités. Malgré ce constat évident, les gouvernements successifs ont pêché par leur lâcheté, refusant d’œuvrer à l’éducation, notamment des plus jeunes, au consentement et à l’égalité. Aux grands maux, les grands remèdes : nous sommes dignes d’une véritable campagne contre les violences sexistes et sexuelles, sensibilisant les agresseurs et éduquant les plus jeunes.

Contact presse : 

presseshdr@gmail.com

01/05/20

Enquête : Confinement et harcèlement de rue

Dans le cadre de la semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue qui a eu lieu du 20 au 26 avril 2020, l'association a lancé un appel à témoignage : ​« Confinement & harcèlement de rue »​.

Dans le cadre de la semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue qui a eu lieu du 20 au 26 avril 2020, l’association a lancé un appel à témoignage : ​« Confinement & harcèlement de rue »​. 

 

Les questions étaient les suivantes :

1- Quelle forme d’harcèlement / agression avez-vous subi.es ? 

  • Harcèlement non verbal (regards insistants, gestes obscènes, on vous a suivi…)
  • Harcèlement verbal (sifflements, insultes, commentaires sur la tenue/le physique…)
  • Agressions sexuelles ou tentative (frotteurisme/baisé volé/main sur les parties intimes…)
  • Viol ou tentative
  • Exhibitionisme
  • Menace de commettre un crime ou un délit (menace de violences physiques ou sexuelles)

 

2- Votre situation de confinement 

  • Je suis confiné.e (télétravail/chômage partiel/arrêt maladie/sans activité)
  • Je dois me rendre physiquement sur mon lieu de travail

 

3- Racontez votre témoignage

Les personnes peuvent accepter ou non l’utilisation de leur témoignage

4- Lieu du harcèlement / Agression

  • Zone urbaine à proximité de : domicile / travail / dans les transports en commun
  • Zone rurale à proximité de : domicile / travail / dans les transports en commun

5-Des témoins étaient-ils présents ?

  • Non j’étais seul.e
  • Oui mais ils n’ont pas réagi
  • Oui et ils ont réagi 

Nous avons reçus ​119 réponses suite à cette appel à témoignage. ​Ainsi malgré une réduction drastique de la population dans la rue lié aux règles de confinement, ces comportements ne disparaissent pas comme certains pourraient le supposer.

Harcelé.e à la porte chez soi

On peut observer que ​86% des répondant.es étaient confinés chez eux et ont été harcelé.es à proximité de leur domicile (​en allant faire des courses ou en pratiquant une activité sportive).

 

« Je constate lors de mes rares sorties que les hommes me regardent de manière très insistante et c’est insupportable. La dernière fois, je suis allée courir, ​un homme m’a applaudi lorsque je suis passée devant lui​. J’ai eu peur qu’il me suive.»

« J’allais tranquillement au marché de mon village faire les courses et aller à la boulangerie. En marchant j’ai constaté un regard très insistant et malsain d’un homme. J’ai pu constater qu’il commençait à me suivre.. Puis ça été au tour des sifflements de prendre place, ​prise d’angoisse j’ai demandé a mon père d’aller me chercher​. Je n’ai même pas pu faire 500 mètres tranquillemen​t..»

On observe aussi un ​« harcèlement au balcon »​, c’est à dire des individus qui restent à leur fenêtre ou leur balcon et vont commenter les tenues, les physiques, regarder de manière insistante, siffler, insulter, les passant.es.

« J’ai eu le droit à petit reluquage, comme il se doit depuis le balcon, avec une remarque très malaisante de type, “H​ey pas mal du tout la Mademoiselle“​ Et je passerais sur l’utilisation de la troisième personne alors que j’étais juste là.»

«Un homme qui passe la journée à la fenêtre de son appart à siffler les filles qui passent dans la rue, ​à les appeler comme un chien, commentaires sur mes fesses etc​.»

Un sentiment d’insécurité et de malaise

Alors que les trajets sont limités à un kilomètre, autour du domicile, le fait d’être encore victime de harcèlement provoque un sentiment à la fois d’insécurité, d’incompréhension et de ​malaise ​dans l’espace public.

« 1 fois par semaine je sors de chez moi afin d’aller faire des courses dans le supermarché qui se situe à 500m de chez moi. J’y vais à pieds et je longe une route tout le long du trajet. Alors bien évidement je subis les klaxons de voitures, les regards insistants des automobilistes mais aussi des piétons. C’est fatigant de se sentir toujours regarder et épier comme un ​vulgaire bout de viande​ et de ne rien pouvoir faire. Même en période de confinement les hommes ne s’arrêtent pas et se permettent de dévisager/siffler les femmes. »

«Quelques jours à peine suite au début du confinement, j’ai noté que le harcèlement de rue, qui avait légèrement diminué après #metoo, repartait de plus belle. Regards instants, sifflements, etc., à nouveau ​cette sensation d’être un morceau de chair à la merci du regard des agresseurs.​»

Ce sentiment d’insécurité est renforcé par l’absence de passage dans l’espace public ​: la moitié des repondant.es étaient seules lorsqu’elles/ils ont vécu ce harcèlement. (49,6 % des victimes étaient seules au moment des faits.).

« Tous les jours au travail, je suis caissière. Des hommes font des remarques sur mon physique ou me regardent avec insistance. J’habite en centre ville et régulièrement lorsque je rentre du travail je me fais arrêter pour des prétextes stupides, juste pour me parler et insister. C​’est très pesant notamment car il y a beaucoup moins de personnes autour.​ »

«En face de chez moi, à plusieurs reprises j’ai eu droit à des remarques sur mon physique (belles fesses, beaux yeux) ou encore des demandes de boire un verre ou de sourire,​ alors qu’il n’y avait personne dans la rue. C’est en fait d’autant plus angoissant​

L’inaction des rares témoins​ : sur les 60 témoignages où des témoins étaient présents seulement 7 ont réagi. Il est donc essentiel de continuer à sensibiliser le public sur ces gestes qui peuvent sauver les victimes.

« Je ne suis que témoin. Depuis mon balcon (Blosne, Rennes), j’ai vu et entendu une jeune de 25 ans environ se faire harceler de 5 hommes de moins de 20 ans, qui ont d’abord commencé avec des “miss, t’es bonne, viens nous voir” et qui ont fini sur des “on va pas te violer (sauf si tu veux)” en chuchotant la partie entre parenthèses. J’ai fait signe aux policiers (armés) au bout de la rue, mais quand ils sont arrivés tout le monde était parti.»

Un harcèlement verbal et non verbal prédominent

104 des répondant.es ont subi un harcèlement verbal et 90 un harcèlement non verbal : des sifflements, des regards insistants, des commentaires non désirés sur le physique, des gestes et bruits obscènes…

« J’ai eu plusieurs remarques sur mon physique “​c’est qui cette jolie demoiselle ?”​ , “oh ça va c’est une blague !”

“T’es conne de pas être flattée !” »

« Je marchais dans la rue en tenue de sport . ​Un homme est passé à vélo à côté de moi. Il s’est retourné et a lancé ” beau cul”​. Puis il s’est éloigné tranquillement.»

Ces « faux compliments » sont en vérité des commentaires à caractère sexiste portant uniquement sur une ​appréciation qualitative et misogyne de l’apparence​.

«Un homme qui te dragues 3 fois en même pas 10 jours dans la rue/ transports en commun avec 3 refus systématiques, sans te reconnaître (a​utant dire que toi, une autre, un morceau de viande, c’est pareil, les plus drôles d’entre nous diront qu’il n’était peut être pas physionomiste​)»

« ​Depuis le début du confinement j’ai été courir 4 fois. A chaque fois un homme ou un groupe d’homme m’a fait des ​remarques sur mon physique, sur leur envie de “m’emmener dans les sous-bois”​ voire même certain m’ont suivi. Après 4 tentatives de courir tranquillement, j’ai tout simplement arrêté à cause d’eux (notamment car la dernière fois, un homme a tenté de me bloquer le passage.)»

Ce sentiment d’être vu comme ​objet sexuel chez les répondant.es est exarcerbé : beaucoup d’entres eux/elles ont le sentiment d’être regardé ​“comme un bout de viande”​ avec des regards très insistants, des gestes obscènes. Ce sentiment de malaise est souvent revenu dans les témoignages, il y’a vraiment une objectification sexuelle du corps avec un champ lexical lié à la nourriture “ ​je vais te goûter, bien appétissante”, “viens me sucer”.

« Quelques jours à peine suite au début du confinement, j’ai noté que le harcèlement de rue, qui avait légèrement diminué après #metoo, repartait de plus belle. Regards instants, sifflements, etc., à nouveau cette sensation d’être ​un morceau de chair à la merci du regard des agresseurs​.»

«Je sors faire des courses une fois par semaine. A chaque fois (CHAQUE FOIS) sur le retour, les bras encombrés par deux de courses sacs pleins, et lourds, un mec depuis son balcon me propose de venir porter mes courses, parce que j​’ai “un beau popotin”, et me dit qu’il va venir déposer mes courses chez moi, pour qu’il puisse ” voir mon cul de plus près”​. Il crie cela depuis son balcon, et tout le monde entend. Et le pire, c’est qu’à chaque fois, c’est moi qui me sens honteuse.»

Si le harcèlement verbal et non verbal sont cas les plus rapportés, ​21 personnes témoignent de faits 3 d’agressions sexuelles et de viol, menaces ou tentative et d’exhibitionnisme​. 

 

Conclusion

Oui, pendant le confinement le harcèlement de rue est toujours présent. Et l’impunité encore plus marquée en l’absence de témoins dans la rue. Les victimes continuent de mettre en place des stratégies d’évitement, en passant des faux appels, en changeant de trajet sur des distances de moins d’un km.

Confiné ou déconfiné, c’est finalement une question de culture et d’éducation peu importe l’heure, ou la tenue, les femmes sont encore et toujours considérées comme une attraction, un objet hypersexualisé, à commenter ou consommer.

 

Ce contrôle social exercé sur les femmes dans l’espace public reflète le continuum de violences sexistes et sexuelles, dans la maison, sur le balcon, sur le pas de la porte.

 

(NB : il serait intéressant de connaître le nombre de contravention ou de plainte pour outrage sexiste par rapport au nombre de témoignage reçu, sur Paye ton confinement ou notre appel à témoignage)

03/07/19

Hellfest festival

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Soutien aux victimes d’agressions sexuelles en milieu festif : Une festivalière dénonce un viol à l’occasion de la dernière édition du Hellfest Festival

Stop harcèlement de rue est engagée depuis 2014 dans la lutte contre toutes les formes d’agressions et de harcèlements sexistes et sexuels dans les espaces publics.

Nous sommes régulièrement invité.e.s à intervenir en festivals, autant pour sensibiliser les festivaliers que former les organisateurs au consentement.

Nous déplorons qu’en 2019, à l’occasion du Hellfest Festival, une jeune femme puisse se faire violer par un homme sous la contrainte de drogues.

Son récit et son appel à témoins, initialement postés de manière anonyme sur un groupe fermé et non officiel de festivaliers, sont depuis largement relayés sur les réseaux sociaux.

Nous attirons l’attention de l’organisation du Hellfest Festival sur le ton employé dans leur communiqué de presse du 2 juillet 2019 sur leur page Facebook.​

Si toutes les dispositions semblent avoir été prises pour récolter des preuves et contacter la victime​ il est impératif de respecter :

  •  Son choix de préserver son anonymat et sa vie privé

  • Son choix sur les moyens de communication pour dénoncer son agression

  • Son choix de déposer plainte

Faut-il rappeler qu’en France, en 2019, seulement une femme sur dix dépose plainte pour le crime de viol. Pourquoi ? Car leurs paroles sont encore très souvent remises en doute par des propos alliant culpabilisation et euphémisme.

Ainsi, la phrase ​“avant de titrer sur des faits aussi graves et préjudiciables pour l’image d’un événement” ​n’est pas admissible en ce qu’elle établit un lien entre le fait d’avoir révélé les faits et un coût pour l’image de festival.

Ce qui est préjudiciable à l’image du Hellfest Festival c’est qu’un homme, pourtant entouré de milliers autres festivaliers et potentiellement filmé par ​“un système de vidéo surveillance très performant de jour comme de nuit” ​se permette de droguer une autre festivalière pour la violer dans un camping.

Qui est-il ? Où est-il ? Qu’a-t-il à dire ?

En cas de harcèlements ou d’agressions sexistes ou sexuels efforçons-nous d’abord à rechercher qui sont les auteurs pour que la honte change de camp et diminuer leur sentiment d’impunité.

Organisateurs de lieux festifs, l’association Stop Harcèlement de Rue se tient à votre disposition pour former vos équipes et sensibiliser les festivaliers sur le consentement pour que toutes et tous puissions profiter de la fête.

#IciCestEnerve

06/08/18

Loi Schiappa

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A​doption du projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles : Une occasion manquée de faire reculer le harcèlement de rues

 

Le projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes porté par la Ministre de la justice et la Secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes a été adopté par le Parlement le 1er août 2018.

Notre association “Stop harcèlement de rue” déplore ​une occasion manquée et se déclare extrêmement déçue de ce projet qui ​ne changera rien dans le quotidien des femmes​, qu’elles soient victimes de harcèlement dans l’espace public ou des autres violences sexistes et sexuelles.

En ce qui concerne le harcèlement de rue, nous avions dénoncé depuis la présentation de ce projet le faux-semblant et l’inopérance de la verbalisation, et appelé à une politique de prévention, d’éducation et de formation visant à rendre l’espace public aux femmes. Nous étions sur ce point aligné.e.s avec l’ensemble des associations et autres experts du sujet, mais la Secrétaire d’Etat, appuyée par sa majorité parlementaire, n’en a tenu quasiment aucun compte, et est même revenue en arrière sur des améliorations amenées par le Sénat, notamment la requalification de l’outrage sexiste en délit, qui aurait au moins permis le dépôt de plainte a posteriori pour ce fait.

 

De manière plus générale, si l’on peut reconnaître certaines avancées, notamment en ce qui concerne les nouvelles formes d’agression telles que le cyberharcèlement, le voyeurisme ou “upskirting’ et les drogues du viol, ce texte est ​loin de permettre de faire changer la peur de camp​ en ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes dont les femmes sont victimes.

Si l’on peut reconnaître certaines avancées, notamment en ce qui concerne les nouvelles formes d’agression telles que le cyberharcèlement, le voyeurisme ou “upskirting’ et les drogues du viol, ce texte est ​loin de permettre de faire changer la peur de camp en ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes dont les femmes sont victimes. Ce texte est ​loin de permettre de faire changer la peur de camp en ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes dont les femmes sont victimes.”

Le communiqué de presse du Secrétariat d’Etat annonçant l’adoption du projet de loi fait état d’un dispositif opérationnel plus large et non évoqué lors du débat législatif (puisqu’il s’agit de mesures dépendant du seul pouvoir exécutif), incluant en particulier une campagne de sensibilisation des témoins. Ce point est effectivement important car les témoins sont des acteurs clé lors d’une situation de harcèlement, et leur intervention peut changer les choses à la fois sur le moment et sur le long terme ; mais nous attendons de voir précisés la nature et les moyens de cette campagne, et espérons qu’elle sera portée plus longuement que celle lancée il y a maintenant 3 ans sur le harcèlement dans les transports (il y a aussi eu la campagne en janvier).

Nous réitérons également notre proposition de ​confier au Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes un observatoire du harcèlement de rue​, permettant de mettre en place des indicateurs objectifs sur ce phénomène, et de juger de l’efficacité des politiques publiques en la matière.

Face à ce constat, notre association se mobilisera plus que jamais pour lutter contre les violences sexistes à travers une sensibilisation dans les établissements scolaires, les festivals et autres espaces publics. Nous continuerons à envisager tous les moyens d’action, de manière concertée avec nos partenaires, afin de nous faire entendre et de faire réellement reculer le harcèlement de rue.

05/02/16

Loi Transports

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Stop Harcèlement de rue dénonce le recul du sénat sur la lutte contre le harcèlement dans les transports

 

Le Sénat examinait jeudi 28 janvier la « proposition de loi relative à la sûreté dans les transports publics de voyageurs », et a évacué la question du harcèlement d’un revers de main.

En effet, l’article 14 – à l’initiative de Madame la Députée Marie LE VERN – qui prévoyait différentes mesures de lutte et de prévention contre le harcèlement sexiste dans les transports, a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale (le 17 décembre 2015).

Ces mesures prévoyaient notamment « une formation adaptée pour les services de sécurité » ainsi qu’une « affirmation de la responsabilité des autorités organisatrices de transports » et demandaient un bilan annuel de leurs actions pour lutter contre ce phénomène.

Des initiatives plus que nécessaires pour faire reconnaître la spécificité de ce type de harcèlement, dont sont principalement victimes les femmes, et une amorce de véritable politique de lutte contre celui-ci.

Les sociétés de transporteurs concernées, auditionnées pour cet article, en avaient accepté le « principe », comme l’explique Madame La Députée dans son interview au Magazine Madmoizelle. Et ces dispositions adoptées en Commission à l’Assemblée Nationale se sont construites en cohérence avec le plan de lutte contre le harcèlement sexiste dans les transports de Novembre 2015.

 

Malgré cela, et le retard aberrant que la France a encore dans la lutte contre le harcèlement, le Sénat a purement et simplement retiré cet article, qui n’a même pas été discuté en séance publique.

Le fait que les sénateurs ne soient pas personnellement inquiétés par ce phénomène ne devrait pas les empêcher pas de prendre en considération que 100 % des femmes sont harcelées dans les transports en commun (chiffre du Haut Conseil à l’Egalité en avril 2015).

Ce n’est pas fini !

Ce texte de loi sera de nouveau examiné le 10 février prochain, devant une commission mixte, composée à parité de membres de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

Nous appelons la représentation nationale à soutenir et réintégrer l’article 14 dans la proposition de loi, et soutenons d’ici là et relayons l’appel de Madmoizelle à partager et faire entendre votre inquiétude à ce sujet sur les réseaux sociaux. Nous appelons également chacune et chacun à interpeller les élu-e-s !

#HarcèlementAgissons !

Pour agir, rejoignez les actions des antennes de #StopHarcèlementDeRue proches de chez vous !

 

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